NICOLAS CLAUSS

Agora(s)
Millenium Art Museum, Beijing, 2016
Agora(s)
Millenium Art Museum, Beijing, 2016
Agora(s)
Millenium Art Museum, Beijing, 2016
Agora(s)
Friche la belle de mai, Marseille, 2015
Agora(s)
Millenium Art Museum, Beijing, 2016
Agora(s)
Millenium Art Museum, Beijing, 2016
Agora(s)
Millenium Art Museum, Beijing, 2016
Agora(s)
Friche la belle de mai, Marseille, 2015
Agora(s)
Millenium Art Museum, Beijing, 2016
Agora(s)
Millenium Art Museum, Beijing, 2016
Agora(s)
Millenium Art Museum, Beijing, 2016

AGORA(S), 2015

Installation vidéo 5 projections + son
conception/réalisation : Nicolas Clauss
soutien multimédia : NAO<=a(TNK)

Agora(s) est une installation visuelle et sonore, générative et immersive. Elle se déploie sur cinq écrans de quatre mètres de large (16/9). La pièce s’intéresse aux anonymes réunis dans l’espace public, formant des groupes de circonstances, agrégés par le hasard dans un même temps et un même lieu.
Réunissant plus de 250 séquences de trois secondes de l'espace public, filmées dans une douzaine de lieux à travers le monde, la pièce explore le rapport plastique des corps individuels aux masses qu'ils forment en rendant ce rapport "chorégraphique" dans une recherche sur le mouvement, la répétition et la dilatation du temps filmique.
Les séquences filmées qui composent l'installation se jouent suivant une partition générative et semi-aléatoire. L’œuvre, qui explore et déconstruit la durée filmique, n’est ni figée ni linéaire, elle se déploie de manière infinie pour se renouveler sans cesse.


..."L’étrangeté produite ici n’est que l’expérience de la familiarité poussée jusqu’à son paroxysme, mais ce sentiment d’être étranger ne nous exclut pas pour autant de la scène regardée. Au contraire, nous finissons par pouvoir habiter l’image grâce à la fascination qu’exerce sur nous cette répétition. N’est-ce pas déjà la puissance d’habiter que contient toute habitude ? L’habitué étant celui qui, à force de frotter des parties de son corps sur les surfaces des mêmes lieux, à l’image des fesses de l’habitué du bar sur le plateau de la même chaise, finit par réussir à inscrire quelque chose du lieu en lui et inversement.

Il en va de même dans le rapport qu’entretient Nicolas Clauss avec les images. Quand il passe des heures et des heures à filmer sans autre but et qu’il déclare « c’est en restant juste à la surface des images qu’au bout d’un certain temps elles se troublent », on peut entendre cet étrange espoir désespéré qui ne place nulle autre attente que dans le fait d’être-là, devant, puis on verra bien, dans le temps propre à cette forme de présence. Se mettre dans un espace public avec un appareil photo ou une caméra sans y avoir été invité peut être un geste violent ou intrusif mais cela peut aussi signifier « baisser les armes », ne garder que ses yeux. Se mettre devant, se déposer là, comme un dépôt, un homme dont il ne resterait que le regard. Une absence d’homme ou une absence dans l’homme qui ferait image. Un regard non pas vide mais vidé d’intention comme pourrait être celui de « l’image qui nous regarde » pour reprendre une formule de Georges Didi-Huberman.

Tout semble se réécrire ou se reprendre pour nous permettre d’être simplement avec les gens qui sont là, de les accompagner c’est-à-dire de les côtoyer sans but. De la contemplation pourrait surgir comme une éthique de la passivité. Nous pouvons prendre avec nous et reprendre.

Du temps nous est donné. Et ce temps est la condition de l’habiter. Dans la reprise de l’image s’offre l’occasion de mieux montrer encore d’autres directions que les gestes pourraient emprunter, d’autres rapports qui pourraient se composer à l’image avec d’autres parties de l’image, avec d’autres gestes ou d’autres espaces. Nous sommes comme ralentis dans notre lecture à flux tendu de la linéarité des gestes pour nous arrêter à chaque saccade sur le temps que prennent les choses. Privés de l’intégralité et de la direction finale de leurs gestes, ne cherchant plus donc ce que vont faire ces gens que nous voyons, nous sommes aussi libérés d’avoir à chercher quel est le sens de ce qu’ils font pour nous déposer avec eux sur cette place."

Extrait de « L’image mobile de l’éternité » par Matthias Youchenko autour du travail de Nicolas Clauss

Version complète du texte en PDF : cliquez ici
Télécharger la présentation (aux Quinconces) : cliquez ici

Expositions :
2024 : Château de Clermont, Haute Savoie
2022 : Biennale Chroniques Aix-en-Provence
2017 : MAMBO, Bogota (+ 8 Endless Portraits)
2017 : L'Entre-Pont, Biennale Movimenta, Nice
2017 : Museo de Antioquia, Medellin (+ 4 Endless Portraits)
2016 : Millenium Art Museum, Beijing (+ 6 Endless Portraits)
2016 : Les Quinconces, Le Mans (+ 4 Endless Portraits)
2015 : Festival Actoral, Friche la belle de mai, Marseille

Medias :
2016.02.11 - Les carnets de la création - France Culture
2016.02.01 - Agora(s) ou les chorégraphies humaines de Nicolas Clauss - Digitalarti
2016.01.20 - Agora(s) aux Quinconces - France 3 (TV)
2016.01.19 - Agora(s) déambule sur les places du monde - Ouest France

Coproduction :
Les Quinconces l'Espal, Actoral, Seconde Nature
Avec le soutien de Montévidéo, et en partenariat avec l'Institut Français de Hanoï, Institut Français Chine, Alliance Française de Bangalore, Institut Français de Bogota, Barcelone, République de Corée et Air France.
Avec la complicité de l'Institut Français de New York, Zinc, Instants Vidéo, Alliance Française de Trivandrum.
Remerciements à Jean-Jacques Birgé pour les pizzicati de violoncelle.